Métiers de l’écrit

Nous, traductrices et traducteurs, connaissons les contraintes qu’impose notre métier, notamment celle de ne pas trahir le texte source. Et ça n’est pas simple ! Les biais de langue et de culture ont vite fait de nous glisser un cliché en demi-teinte que l’on pourrait interpréter aisément en en dérivant le sens. Mais d’autres professions rencontrent la même problématique. Les journalistes.

2 exemples

J’aborderai deux exemples pour conclure sur une recherche tout juste sortie de l’imprimante. Le premier exemple est un article publié dans Heidi.news qui présente une association et un algorithme. L’association accompagne les changements pour l’égalité dans les médias, la publicité et la langue en étant très attentive aux stéréotypes de genre et à l’application de la rédaction épicène. Quant à l’algorithme, intitulé Gender Tracker, la journaliste nous informe qu’il « comptera, dans chaque article, combien d’hommes et combien de femmes sont cité(e)s. » Rien à faire, je ne me résous pas à ces parenthèses autour des femmes.

Le deuxième exemple est extrait de la presse française, L’Obs. La journaliste explique que « Falk, 21 ans, norvégien-ne, s’identifie comme ‘agenre’ (et utilise le pronom neutre) »  et poursuit en citant Falk : « Je veux vivre dans un monde où chacun se sent libre d’exprimer sa vraie authenticité – et ne se sent pas limité par ce que les autres personnes supposent ou attendent en se basant sur des normes de genre dépassées. » Pour avoir adopté le trait d’union préalablement dans l’article, la journaliste aurait pu pour les deux masculins ‘chacun’ et ‘limité’ utiliser la même solution, à défaut de pronom neutre à ce jour en français.

Ces deux exemples illustrent la puissance de notre formatage à penser masculin, d’office. Il est facile de laisser un cliché reparaître. Quatre étudiantes en dernière année d’étude à l’ISIT font ce constat : Sarah-Aleya Bhatoo, Agustina Cardon, Noémie Lefèvre et Sophie Magne. Leur mémoire de fin d’études encadré par Pascale Elbaz  démontre en quoi les mots sont vecteurs d’inclusion, ainsi que les limites de l’exercice.

« Exprimer le genre : les mots vecteurs d’inclusion ? »

Mémoire de Master 2

Spécialisation « terminologie » Présenté par : Sarah-Aleya Bhatoo, Agustina Cardon, Noémie Lefèvre et Sophie Magne

Dirigé par : Pascale Elbaz